Mwa Ka info ou intox?

Le 24 sept, apres avoir été journée de la fete du pays pour les "blancs" et jour de deuil pour les kanaks, est devenu "journée de la citoyenneté caledonienne". POur marquer le coup, on a construit un mwa ka, sorte de totem où tous les peuples de Nouvelle Caledonie sont representés. Ils etaient d'ailleurs tous là pour l'inauguration du monument : kanaks, pionniers (caldoches), kabyles, vanuatais, javanais, japonais, vietnamiens, chinois, wallisiens, tahitiens, antillais. Tous sauf... les metropolitains...

Il faut dire que les temps sont durs pour les metros, montrés du doigt par le gouvernement local et source de tous les maux. Quand je dis metro, je ne pense pas aux fonctionnaires qui sont à part, mais à ceux qui sont là depuis plus de 10, 20 ou 30 ans et qui se sont construits ici avec les autres communautés. Alors comme symbole de reconciliation, on aura vu mieux, ou alors, l'absence de cette communauté etait un peu voulue...

Hier soir, Djamel, qui se produit à Noumea cette semaine etait invité au JT de MF Cubada. A la question "que pensez vous d'introduire le kanak dans les ecoles?" il a repondu tout sauf ce qu'on attendait de lui... j'en etais scotchée sur mon fauteuil! "Je suis contre, dit il, c'est pas donner une chance aux jeunes, il vaut mieux apprendre l'anglais ou autre, ça c'est donner une chance d'avenir, pas le kanak, bien que je respecte. On a essayé en Corse, à la fin les gamins avaient 19 mots de vocabulaire, on a arreté". Marie France etait outrée, et nous a reservit du "oui, mais en caledonie, c pas pareil, c particulier etc"!

Mais c vrai que plus le temps passe et plus on pousse la communauté kanak et caldoche au replis sur elle meme et c'est bien dommage. Une communauté vivante est aussi une communauté qui s'ouvre sur le monde, sur les autres; alors emploi local, protectionnisme economique (rendez moi on Nutella), droit de vote restreint, aides selectives, tout ça n'arrangera rien, au contraire, cela ne fait que raviver les tensions.

mais c'est surement que je suis metro, et que "ici" c'est pas comme "là-bas"...